Rencontre avec Mehdi Aoun Sebaïti, neuropsychologue

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Quand on vous dit neuropsychologue, vous pensez peut-être plus à soignant qu’à entrepreneur. Pourtant, l’un n’empêche pas l’autre. La preuve avec Mehdi Aoun Sebaïti, soignant, chercheur ET entrepreneur, qui a développé une approche innovante du diagnostic et du traitement de certains troubles cognitifs.

Le rôle d’un neuropsychologue consiste à explorer les troubles cognitifs et comportementaux et à les mettre en lien avec des dysfonctionnements éventuels du cerveau.  Mais toi, tu es aussi entrepreneur et chercheur. Peux-tu nous en dire plus ? 

Après avoir exercé plus de 10 ans au sein du CHU Henri Mondor de Créteil, j’ai décidé de créer ma structure pour développer mes propres recherches et pousser plus loin mon exploration des troubles neurologiques. J’ai investi dans du matériel de pointe, notamment des technologies électroencéphalographiques développées par une entreprise de biotechnologie. Cela nous permet d’émettre des hypothèses diagnostiques plus rapides et plus précises, mais aussi d’utiliser l’électrostimulation pour réduire ou même guérir certains types de troubles. On obtient déjà des résultats très probants pour les patients atteints de troubles déficitaires de l’attention (TDA).

Aujourd’hui, nous sommes une équipe de 6 personnes et ce n’est que le début de l’aventure ! Nous avons beaucoup de projets, notamment dans la prise en charge de patients atteints d’autisme et la prévention de troubles neurodégénératifs sur les patients plus âgés.

Pourquoi avoir choisi de créer votre structure plutôt que de continuer vos recherches dans le cadre d’un hôpital ou d’une université ? 

Pour avoir plus de liberté ! Certes, avoir notre structure nous oblige à trouver nos propres financements, mais cela nous offre beaucoup plus d’agilité et de liberté, pour orienter nos recherches, recruter, avancer au rythme que l’on choisit… On travaille dur, mais en un an et demi, on a déjà des résultats très encourageants. Nous avons gagné assez de crédibilité pour aller voir les investisseurs et les associations de patients, qui vont nous permettre de changer d’échelle. 

Comment SYLA vous accompagne dans ce développement ? 

Au-delà de l’accompagnement comptable au quotidien, SYLA nous aide à réfléchir au statut optimal pour demander des financements (fondation ou institut). Plutôt que de nous proposer une solution toute faite, l’équipe de SYLA se plonge pleinement dans nos problématiques pour comprendre notre modèle et imaginer une solution qui réponde à tous nos enjeux. Ensemble, on étudie les différents scenarii et on arbitre, en faisant équipe. 

On se retrouve pleinement dans notre envie de faire bouger les choses, d’être utile aux autres, mais aussi dans notre souci d’efficacité et de performance.

Comment faites-vous pour gérer de front vos trois casquettes de soignant, de chercheur et d’entrepreneur ? 

On est très organisé et on essaye d’automatiser tout ce qui peut l’être. On a déterminé les jours pour les patients/les jours pour la recherche, et on a processé une grosse partie des comptes-rendus de diagnostic : ça nous permet de les envoyer en une heure, versus un mois ou deux en moyenne dans la profession. Notre objectif est de libérer un maximum de temps de qualité avec les patients.

En semaine, j’ai une routine et une hygiène de vie immuable : je me réveille à 5h30 pour faire du sport, puis je travaille de 8h à 17h30, sans temps mort. Le rythme est soutenu, mais je vais tous les jours chercher mes enfants à l’école, et je ne me connecte jamais le soir ou le week-end, où je peux vraiment décompresser. 

Prochaine étape : m’installer en famille dans le Sud. Grâce à notre organisation carrée, je pourrais continuer à suivre et assurer les consultations/examens à distance, et commencer à développer un autre pôle de recherche autour de Marseille. 

Pour en savoir plus sur les recherches de Medhi Aoun Sebaïti, consultez le résumé de cet article paru dans la Revue de Neuropsychologie, en février 2022